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Men zegt Liefde

Gedichten uit Men zegt liefde, vertaalddoor Bernard de Coen


Ça estive

Ça estive déjà un peu. 
Une journée en novembre
un grand soleil rayonnant
énormément d’oisaux chantants. 

Le sentiment
de pouvoir mettre une petite robe, 
une petite robe très nue
et de flaner
parmi des sieurs
en gros manteaux
mallettes
pleines de tartines hivernales
et de paperasses hivernales. 

Aussi le fait de montrer subrepticement
parfois d’un coup
des postérieurs




Les larmes longues


Les larmes longues
sur l’escalier de la gare. 
On veut m’aider
me rit
fait de grands
yeux
compréhensifs
demande des ducats. 

Je me sens rien
avec ces gens sans essence
qui viennent s’asseoir près de moi. 
Certains portent un chapeau
d’autres un béret
ou rien. 

L‘absence d’essence fait
raisonnablement du bien. 
Je gis au fond
de ma propre existence. 

Au profond
Je ne puis couler plus profond. 

Je me sens sauve
et les gens qui ne sont rien
fourmillent autour de moi
comme des insectes. 

Que veulent-ils en fait, ces gens
de quelqu’un qui jouit
en larmes
des fondements
de son existence ? 




Tu avais encore des nounours sur ton lit 


Tu avais encore des nounours sur ton lit
j’étais attendrie
mais tu semblais à l’affût d’une séparation
d’auprès les nounours. 
Je voudrais apercevoir à tes yeux
que quelque chose de sauvage t’avait envahi
une chose auprès de laquelle les nounours
ne pouvaient assister. 

Et puis tu t’approchas très près de moi
je pouvais entendre ta respiration
monter et descendre. 
Je te souhaitai la bienvenue sans paroles. 

Etrange: je me connaissais
puis me décrire. 
Mais c’était comme si telle un
oiseau dans les tropiques
je venais d’être découverte
par un chercheur attentif
à nouveau définie




Retiré mon tablier


Chez moi au soleil au balcon rétiré
mon tablier

et
me
suis
assise. 

Je me suis assise après avoir retiré mon
tablier et je posai également mes chaussettes
à côté de moi par terre. 

Je volai quelques regards de l’homme non des hommes
qui étaient en train de réparer une cheminée
un peu plus loin. 
De ré-pa-rer je voudrais bien aussi me faire
ré-pa-rer comme une cheminée une pierre
à nouveau sur l’autre mais pas par ces hommes-là non
celui qui peut me réparer est tranquillement chez soi

et se
mordille
les
ongles



Tu es un monsieur parfumé


Tu es un monsieur parfumé. 
Je t’ai humé
lorsque tu étais assis à côté de moi. 
Tu étais comme un coffret de thé
de Pickwick
avec énormément de goûts
differents à l’intérieur. 

Si j'étais couchée à côté de toi
je te reniflerais
et mon nez dans tes cheveux
mon nez dans des fentes çà et là. 
Je me coirais dans
un pays de rêve de parfums, avec toi

parfumé comme pas deux
à côté de moi
à poil et gratis




Le nu poilu


L’homme nu poilu
pénètre dans ma chambre, sommeillant, nu. 
Il me porte pas même ses espadrilles ! 

Je profite de l’occasion
pour étudier sa nudité. 
Les poils empruntent des configurations fixes. 

Les endroits les plus vulnerables surtout
sont couverts de poils. 

Beau poilu. 
Tu ne dois rien faire pour avoir de tels poils. 

Poilu comme tu l’es et sommeillant
tu cherches sous tous mes vêtements
mes endroits les plus vulnérables


Avec du porto rouge


Avec du porto rouge
je tente de me porter
moi-même à la
véritable conscience.
La véritable conscience progresse
donc je m’en verse
une autre rasade.
Il y a suffisamment de porto rouge
sous le bouchon
donc : que vienne
la Conscience Totale

dis-je crâneuse. 

Entre-temps je préférerais
me trouve au-dedans de la bouteille
plutôt qu’ici en toute
présence externe. 
Je suis jalouse du porto
dans la bouteille
qui ne rendra l’âme
que lorsqu’il sera
bu par moi. 

En guise de peine je bois
le porto rouge
cul sec